Exposition dans le cadre de l'Appel a projet par Dior pour le Chateau de la Colle Noir

Lors de la présentation de l’appel à projet, ce sont les variations météorologiques très importantes  présentes au Château de la Colle Noire qui m’ont intriguée et ont le plus retenu mon attention. De premier abord, je considérais ces conditions météorologiques et géologiques du Château de la Colle Noire comme des contraintes mais, très vite, ces contraintes sont devenues l’inspiration qui a donné forme à ce projet.

J’ai proposé de créer une sculpture microcosmique d’un portail mytho-poétique : une grotte-fontaine qui ferai miroir à la nymphée déjà existante au château. Ce projet prendrai la forme simple d’une sphère en pierre, ouverte sur un quart de cercle et remplie d’eau dans un bassin en métal brillant, le dôme couvert d’un toit végétal. Elle serai faite en large partie à partir des matériaux qui sont déjà présents sur le site.

Cette forme simple canalise une grande charge d’imaginaires dont nous sommes ensemble les héritiers.  Une fontaine avec une nymphe convoque les déités aquatiques créatrices et celle, primordiale, de la terre matricielle, comme le décrit Mircea Eliade. La forme d’alcôve en demi-cercle évoque les habitations des humains troglodytes préhistoriques, ainsi que les esquisses des fontaines souterraines de Jean Jacques Lequeu. La nymphe aquatique rappelle l’image puissante de Faustine dans son diamant scintillant dans Locus Solus de Raymond Roussel. Enfin, la forme de cette grotte-fontaine en sphère ne peut que nous donner envie de rapporter les mots de Christian Dior : « [Cette maison où] je pourrais boucler la boucle de mon existence et retrouver, sous un autre climat, le jardin fermé qui a protégé mon enfance. »